LA MONGOLIE DE GENGIS KHAN

Au commencement était la steppe. Une steppe à perte de vue. De hauts plateaux mongols qui déroulent leur pâturage jusqu’aux confins de la Sibérie et du lac Baïkal. Au 13e siècle, sur cette steppe immense et hostile se lève un peuple qui part à la conquête du monde pour créer le plus vaste Empire qui n’ait jamais existé. A son apogée, la moitié de la terre lui appartient, de la mer de Chine à la Méditerranée, de l’Oural au golfe Persique… et en seulement quelques années ces cavaliers étaient déjà aux portes de l’Europe faisant ressurgir l’effroi et la terreur qu’avait provoqués jadis Attila. Aujourd’hui l’héritage le plus tangible de Gengis Khan est la culture nomade qui perdure dans les steppes de Mongolie. Une steppe outrageusement verte et ondulant avec douceur à perte de vue, avec des campement installés dans les méandres des rivières qui la traverse, où le blanc immaculé des yourtes qui fleurissent sur le vert tendre des pâturages démesurés, contraste avec les nuances changeantes d’un ciel chaotique, une steppe dont les troupeaux se nourrissent et que les cavaliers parcourent au galop. Cette Mongolie avec une culture nomade si solide n’aurait peut-être pas existé si Gengis Khan n’avait pas conquit le monde dans le but de préserver ce mode de vie unique et précieux. Le pastoralisme nomade est aujourd’hui une identité partagée au delà de la Mongolie par un grand nombre de peuples en Asie Centrale. Le conquérant du monde a non seulement préservé le nomadisme où l’espace et la liberté sont les maîtres mots mais il a aussi consolidé une identité centre asiatique qui couvre l’ensemble des steppes centre asiatiques. L’épopée de Gengis Khan est l’ “aventure la plus prodigieuse que le monde ait connue” dira Paul Pelliot, un des plus grands orientalistes français.

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